diumenge, 9 de març del 2008

Le 8 mars, mais pour quoi faire ?

Que commémore-t-on le 8 mars ? Une grève de couturières à New York le 8 mars 1857, comme le répètent année après année nombre de journalistes ? Le travail des chercheuses Françoise Picq et Liliane Kandel a établi que l’origine américaine du 8 mars était une fable, apparue pour la première fois dans le quotidien L’Humanité en 1955. En réalité, la Journée des femmes est une décision de la IIe Internationale socialiste, avec pour but de mobiliser les femmes derrière les organisations de la classe ouvrière et de contrer les féministes dites « bourgeoises ». L’initiative en revient à l’Allemande Clara Zetkin, lors de la conférence des femmes socialistes de 1910 à Copenhague. Quant à la date du 8 mars, elle fut choisie par Lénine, en 1921, pour commémorer le jour fameux (correspondant au 23 février dans le calendrier de la Russie tsariste) où, en 1917, des ouvrières de Saint-Pétersbourg manifestèrent dans la rue pour demander du pain et le retour des hommes du front, déclenchant ainsi la révolution de février.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette controverse sur l’origine du 8 mars n’est pas négligeable. Elle est significative de la difficulté des femmes à faire reconnaître leur histoire, leur empreinte à travers les siècles, leurs acquis (toujours fragiles) et, par-là même, leurs droits. [...]
Les féministes ne se battent pas contre les hommes, elles luttent contre un système de discrimination, le sexisme. Périodiquement, elles estiment avoir franchi une étape et voient se dessiner entre hommes et femmes des relations plus équilibrées, de « fraternité » - dernier mot du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir, texte fondateur du féminisme contemporain. Quels que soient le chemin parcouru et les avancées effectuées, il reste toutefois des progrès à faire [...]

Par Florence Montreynaud